Citoyens, citoyennes…

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc. Illustration : Pierre Gandon. Gravure : Henri Cortot

Des symboles et des moments solennels rythment la vie collective. À Saint-Nazaire, ils s’inscrivent dans la cité à de multiples occasions.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les valeurs exprimées par la devise Liberté – Égalité – Fraternité sont bafouées. Moins d’un mois après la Libération du territoire nazairien, le conseil municipal, nommé par le préfet, se réunit le 9 juin 1945 devant l’ancien hôtel de ville en ruines. Le maire provisoire François Blancho incarne ainsi le rétablissement de l’autorité municipale au service des citoyens.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds François Blancho.

Bleu – blanc – rouge au fronton

En 1907, trois ministres viennent à Saint-Nazaire pour l’inauguration de l’entrée sud des bassins du port.

Leur venue marque l’importance de ce moment solennel et essentiel pour le développement futur de la cité. L’ancien hôtel de ville, construit en 1855 et détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, arbore alors une multitude de drapeaux tricolores, emblème officiel de la République.

Photographie - Crédit(s) : Photographe et éditeur : Morel. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

L’unité en fête

Les célébrations du 14 juillet affirment l’unité d’une nation à travers une histoire commune. La date est instaurée fête nationale depuis 1880. La force militaire du pays y est honorée lors des traditionnels défilés.
Le 14 juillet 1906, le 64^e régiment d’infanterie parade devant la foule dans les rues de Saint-Nazaire.

Photographie - Crédit(s) : Photographe et éditeur : Delaveau. Collection Patrick Pauvert. Cliché Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

Alliance civique

Marianne incarne la République. Sous son buste, le maire François Blancho célèbre le 26 mars 1960 le tout premier mariage dans le nouvel hôtel de ville reconstruit. L’engagement des époux se fait devant la loi. Le maire, officier d’état-civil, représente l’État.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds François Blancho.

Un hommage national

Le 22 mai 1949, lors d’une cérémonie solennelle, Vincent Auriol, Président de la République, remet au maire François Blancho, la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palmes. Remises à six villes martyres, ces distinctions symbolisent la reconnaissance de la Nation à la population nazairienne pour les souffrances endurées tout au long de la Seconde Guerre mondiale.

Photographie - Crédit(s) : Photographe Michel Thibaud. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds François Blancho

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc. Illustration : Pierre Gandon. Gravure : Henri Cortot

Dès 1798, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen proclame : « les Hommes naissent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Repris au préambule de la Constitution, cet article 1^er fonde les droits et les devoirs du concitoyens.

Lors de certains épisodes de l’Histoire, la Liberté est parfois chèrement acquise. Le 23 juillet 1945, le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire, est en visite officielle à Saint-Nazaire. Deux mois après le départ de l’armée allemande du territoire nazairien, il rend hommage à la ville meurtrie, enfin délivrée de cinq longues années de privations et d’occupation. Il appelle également à la relance économique. L’unité de la Nation nécessite un élan vital et collectif.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : Édouard Bourgueil. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée.

Droit et devoir

Le vote est une des clefs de voûte de la citoyenneté. La population en âge de voter choisit ses représentants et leur manifeste sa confiance ou sa défiance.
Lors des élections municipales du 8 mars 1959, des femmes se rendent aux urnes : une pratique encore nouvelle pour elles, le droit de vote ne leur ayant été accordé qu’en 1945.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : Inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Ouest-France

Libre et indépendante

Publié de 1908 à 1958, Le Travailleur de l’Ouest est la voix officielle de la fédération socialiste départementale. Édité à Saint-Nazaire, cet hebdomadaire est fondé par Henri Gautier, créateur de la Maison du Peuple, coopérative ouvrière indépendante. Les unes des numéros d’après-guerre évoquent l’aspiration à la paix. Partisan et engagé, c’est grâce à la liberté de la presse qu’il peut être publié.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds François Blancho.

Un droit constitutionnel

La grève se caractérise par un mouvement collectif et concerté et la cessation du travail. En 1967, les mensuels des chantiers navals, salariés payés au mois, revendiquent une hausse des salaires. Ils décrètent la grève. L’échec des négociations entraîne des employés d’autres entreprises dans leur lutte. Une manifestation d’ampleur exceptionnelle rassemble alors une grande partie de la population nazairienne.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds François Blancho.

Le vélo de la Résistance

En temps de guerre, résister à l’oppresseur est un acte citoyen. Entre 1944 et 1945, l’armée allemande occupe la région nazairienne et interdit les communications vers l’extérieur. Bravant le danger, des civils « empochés » imaginent un ingénieux système d’écoute de la BBC. Une dynamo actionnée par la roue d’un vélo fournit le courant nécessaire à cette radio clandestine.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection particulière. Cliché Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc. Illustration : Pierre Gandon. Gravure : Henri Cortot

L’Égalité est un des principes fondateurs de la République. Fragiles, les liens qui unissent les citoyens sont d’abord juridiques et politiques. Ils s’exercent dans la relation aux institutions, dans l’accès aux services publics, aux soins.

Le code de la santé publique définit la protection de la santé comme un droit fondamental. Les professionnels sont au cœur de son exercice. La première école d’infirmiers et d’infirmières de la ville est inaugurée le 17 novembre 1962. Sa création marque la modernisation des pratiques et de la déontologie médicales, amorcées dans les années 1960, au bénéfice de tous.

Photographie - Crédit(s) : Photographe Ouest-France. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée.

Un idéal d’équilibre

Gardienne des libertés individuelles, la Justice veille à l’application de la loi et garantit le respect des droits de chacun. Achevé en 1965, le palais de justice de Saint-Nazaire entre pourtant en fonction dès 1961. Le public assiste à la première audience solennelle de rentrée. Les magistrats présentent l’actualité judiciaire. Qu’elle protège ou qu’elle punisse, la loi doit être la même pour tous.

Photographie - Crédit(s) : Photographe Paul Lemasson. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée / Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Ouest-France

Aux débuts de la laïcité

Le 9 décembre 1905, le président de la République promulgue la loi de séparation des Églises et de l’État sur proposition du Nazairien Aristide Briand, alors ministre. En 1906, l’État fait dresser la liste des églises et de leurs biens, avant qu’ils ne soient attribués aux associations cultuelles. Face aux nombreux mécontents, opposés à cette réforme, les inventaires se font sous la protection des gendarmes, à Saint-Nazaire comme ailleurs.

Photographie - Crédit(s) : Photographe et éditeur : Delaveau. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

Apprendre ensemble

Des classes spécialisées de l’école Jean Jaurès accueillent des enfants déficients visuels ou auditifs à partir de 1975. En vertu d’un principe d’égalité et d’intégration, une loi d’orientation vient alors de rendre obligatoire la scolarisation des enfants handicapés.

Lieu d’acquisition du savoir, l’école est aussi un lieu d’apprentissage des valeurs citoyennes.

Photographie - Crédit(s) : Photographe Paul Lemasson. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

Vers l’égalité

Depuis la Constitution de 1948, la loi garantit à la femme des droits égaux à ceux de l’homme. Son application se fera au prix d’actions volontaires. En 1984, la Municipalité inaugure le Centre d’Information du Droit des Femmes en présence d’Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme. Née d’une ambition nationale et locale, sa création a été soutenue par le planning familial et d’autres associations militantes.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Ouest-France

Des congés, un progrès

Sous le gouvernement du Front Populaire, la loi du 11 juin 1936 généralise les congés payés. Tous les salariés acquièrent le droit à deux semaines minimum obligatoires en été. Peu de Français partent, ce temps libre est d’abord dédié au repos. En vélo ou en train, quelques Nazairiens rallient la forêt du Gâvre et découvrent la liberté du camping.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Paul Malnoé.

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc. Illustration : Pierre Gandon. Gravure : Henri Cortot

Troisième pilier de la devise de la République, la Fraternité ne s’arrête pas à son énoncé. Au fil de l’histoire, les Nazairiens lui ont donné corps par leurs actions individuelles ou collectives.

La loi de 1901 reconnait à chacun le droit de libre association. Solidarité, économie, culture, loisirs, les associations se multiplient. Les clubs sportifs, d’appartenance laïque ou religieuse, œuvrent pour l’épanouissement des Nazairiens. En 1946 naît le SNOS – Saint-Nazaire Omni-Sport, fusion de différents clubs. Les pupilles du club de gymnastique participent à sa fête annuelle en 1963.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Ouest-France

Une économie sociale et solidaire

Dès les années 1880 en Bretagne, des coopératives de consommation indépendantes voient le jour à l’initiative de militants syndicaux. Leurs adhérents y trouvent des produits alimentaires de bonne qualité à coût réduit. À Saint-Nazaire, La Ruche nait en 1890. En 1955, elle devient la Coop-Ruche-Union, installée place de l’hôtel de ville dans un immeuble reconstruit. Elle ferme ses portes en 1985.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée.

Entraide au quotidien

La citoyenneté s’exerce aussi en dehors des organisations ou des associations. En 1964, la crise économique frappe l’industrie navale et le secteur de la métallurgie, de nombreux ouvriers sont licenciés. Dans les rues du centre-ville, les salariés touchés sollicitent la générosité des Nazairiens.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Presse Océan.

Fraternité en question

À partir de 1937, des Espagnols fuient la dictature du général Franco. Dans le contexte d’un droit d’asile balbutiant, la municipalité nazairienne crée un centre d’accueil pour femmes et enfants à Méan-Penhoët. Le climat en France est hostile à ce qui est étranger, la population locale rejette parfois ces réfugiés. La Déclaration universelle des Droits de l’homme, signée par la France, reconnaitra enfin le droit d’asile en 1948.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme - Écomusée. Fonds Ouest-France