Little America : Trajectoires contrariées

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc

Le retour au pays tant attendu devient réalité pour ce soldat américain. Souvenirs personnels ou mise en scène symbolique du service photographique de l’armée américaine, les drapeaux de la France et des États-Unis ornent son paquetage. Après l’Armistice du 11 novembre 1918, le corps expéditionnaire américain repart victorieux, en ayant fait pencher la balance de la Première Guerre mondiale du côté des Alliés. La paix ne sera signée qu’en juin 1919 avec le traité de Versailles.

Le nombre d’hommes à repartir est tel que le rembarquement s’échelonne jusqu’en octobre 1919. À Saint-Nazaire, les camps de transit sont de nouveau investis. L’intendance doit organiser l’accueil de 478 000 doughboys, soit plus du double de ceux qui avaient débarqué dans le port nazairien.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : E. N. Jackson, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Les règles sanitaires s’appliquent à tous les soldats américains. Avant leur embarquement, ils passent par le delousing plant, installation d’épouillage du camp n°1.

Les vêtements, sacs et couvertures sont désinfectés tandis que les hommes se douchent en quatre minutes. 6 000 hommes sont ainsi traités toutes les douze heures !

Photographie - Crédit(s) : Photographe : S. C. Ryden, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de guerre.

Le 17 juin 1919, des soldats du 313e bataillon de main d’œuvre montent à bord de l’Aeolus. Le nombre d’hommes rembarqués fait de Saint-Nazaire la véritable porte du retour vers les États-Unis. Une partie du matériel importé suit le même chemin, tandis que le surplus est cédé à la France. La fin de la guerre entraîne une importante hausse d’activité dans l’estuaire de la Loire.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : W. W. Bell, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Après la signature de l’Armistice le 11 novembre 1918, les soldats américains ont hâte de retrouver leur pays et leur famille. 478 000 repartent via le port de Saint-Nazaire jusqu’à la fin de l’année 1919. Ce sous-lieutenant, resté à quai, attendra son tour pour rentrer à la maison. Comme d’autres, il doit assurer l’intendance des camps de transit nazairiens.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : J. M. Liles, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc

La Première Guerre mondiale n’a pas épargné les sammies. L’image de l’Américain vigoureux et sain, tel que les Français se le représentent, ne résiste pas à la violence du conflit.

Transportés à travers la France par train et par ambulance, les blessés en état de voyager affluent sur les quais du port de Saint-Nazaire. Ils sont prioritaires pour rentrer au pays. Les membres de la 44e compagnie d’ambulance s’apprêtent à porter un blessé à bord de l’U.S.S. Rijndam sous le regard de leurs compatriotes.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : J. M. Liles, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Pendant la guerre, de nombreux soldats américains se sont mariés avec des femmes de multiples origines, françaises, belges, italiennes, russes…

En 1919, les épouses et leurs enfants embarquent vers les États-Unis depuis Saint-Nazaire, Brest et Bordeaux.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : J. M. Liles, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Regroupées avant le départ, ces futures citoyennes américaines reçoivent des cours d’anglais, de géographie, de cuisine ou de couture, et sont initiées aux lois du pays. Un lieu, l’Hostess House, leur est réservé aux abords du camp n°1 à Saint-Nazaire.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : J. M. Liles, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Dès l’arrivée des troupes, le camp n°7 voit la construction d’un cimetière américain. Les victimes enterrées ici ne sont pas décédées au combat mais des suites d’un accident ou d’une maladie. Après-guerre, les corps sont rapatriés ou déposés dans des nécropoles américaines en France.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : R. W. Sears, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc

Si les camps américains disparaissent rapidement du panorama nazairien, certaines installations du corps expéditionnaire traversent le temps. C’est le cas de l’étang du Bois Joalland à Saint-Nazaire et du barrage de Savenay, devenus des lieux fréquentés et ancrés dans leur territoire.

Jusqu’en 2016, le terminal frigorifique dressait son imposante silhouette au-dessus du quai du commerce sur le port. Cet entrepôt est le fruit d’une coopération entre la Société des Glacières et Frigorifiques de Saint-Nazaire, la société Énergie Électrique de Basse-Loire et les Américains. Terminé au printemps 1920, il illustre l’impact de la présence américaine sur les infrastructures et les équipements portuaires et commerciaux.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Françoise Horveno. Cliché Saint-Nazaire Agglomération Tourisme-Écomusée.

Sur les quais, un bâtiment en briques abrite les bureaux du Quartermaster Corps dont les missions principales sont de nourrir, habiller et payer les soldats. La coopérative de déchargement « La Fraternelle » s’y installe après-guerre. Selon un accord conclu avec les autorités américaines, les installations devaient être détruites à leur départ. Beaucoup resteront pour servir la population.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : F. G. Carnochan, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

Au moment de l’Armistice de novembre 1918, seule une partie des wagons importés des États-Unis a été utilisée. Ils sont rétrocédés au Ministère des Travaux Publics pour être répartis entre les compagnies ferroviaires françaises. Alors surnommés « wagons Pershing », du nom du commandant du corps expéditionnaire américain, les initiales T.P. sont ajoutées au-dessus des lettres U.S.A barrées.

Photographie - Crédit(s) : Photographe : R. W. Sears, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre.

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Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc

Après la Première Guerre mondiale, d’anciens officiers américains, ayant servi à Saint-Nazaire, Nantes et Savenay, créent The St. Nazaire Association.

Ils souhaitent commémorer l’arrivée des soldats en 1917 et récoltent des fonds pour la réalisation d’un monument. L’artiste américaine Gertrude Vanderbilt

Whitney crée le modèle. Un aigle aux ailes déployées, emblème de l’Amérique, porte un soldat casqué prêt au combat. Il s’envole pour le rétablissement de la paix.

Son inauguration en 1926 donne lieu à quatre jours de festivités auxquelles assiste le général Pershing, ancien commandant du corps expéditionnaire en France de 1917 à 1919. Détruit par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, le monument est reconstruit à l’identique en 1989.

Photographie - Crédit(s) : Photographe inconnu. Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée.

Aux États-Unis, l’entrée dans le conflit décidée par le président Wilson est peu populaire. Elle nécessite de justifier de l’action des soldats et de l’utilisation de l’argent public auprès des citoyens américains. Conditionné par cette mission, le regard des photographes du renseignement militaire offre une vision de ce moment d’histoire partagée entre les États-Unis et la France dont la présence à Saint-Nazaire devient un maillon.

Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc. Photographe inconnu, Signal Corps (USA). Collection Saint-Nazaire Agglomération Tourisme – Écomusée. Fonds Archives de Guerre

Cette ressource vous a plu ? Parcourez le premier volet de cette exposition dans Little America : Au cœur de la base américaine n°1, un regard photographique exceptionnel sur le débarquement des soldats américains dans le port de Saint-Nazaire pendant la Première Guerre mondiale.

Photographie - Crédit(s) : Création : Maelwenn Leduc